• Pas de nouvelle nouvelle


    Je me trouve dans ce petit train qui parcourt le sous-sol parisien et qui se nomme métro. Métro, métro, mais trop de métro. Sa lumière jaunâtre, ses fauteuils vieillots, son biiiip interminable, son odeur et ses couleurs d'un autre temps. Mais surtout, tous ces visages qui figurent. Spectacle de la vie humaine. Trafic incessant d'âmes, méli-mélo des personnes qui entrent et sortent, se croisent du regard. J'ai le temps d'examiner tout ces visages –puisque je descends d'ici 11 stations, plus la force de lire, et par là, de me retrancher de toute vie extérieur-. Donc, arrivée gare St Lazare, extraction en masse des personnes, et voila que chacun poursuit son chemin. Une gare, point de transit. Rencontre éphémère avec des visages que l'on ne reconnaitra plus.

             Pour ma part, je poursuis ma trajectoire de retour : ligne 14. Moderne et rapide comme dans les histoires de science-fiction. J'arrive sur le quai, une vieille dame nourrit les rats du métro en disséminant des miettes de pain le long du quai. Elle dépose des petits tas consciencieusement au bord des rigoles. Elle monte dans la trame et questionne tout les passagers un à un:  « bonjour, jm'appelle Charlène, tu peux m'aider s'il te plait ? » avec une voix d'enfant. Que peut-il bien se passer dans sa tête ? Et dans la mienne ? Longue est l'attente du jugement dernier ou lente est la quête du pou.

             Etrange trajet aujourd'hui, je suis bien soulagée d'arriver dans mon petit hall d'immeuble et d'attendre mon tout petit ascenseur ; je dis bien petit car il est aussi grand qu'un cercueil dressé à la verticale. Une fois dedans, il m'arrive, quand je suis un peu fatiguée comme aujourd'hui, d'être dans un film où les portes vont s'ouvrir sur un banc blanc de nuages. Mais, non non, ce n'est que fabulation passagère, les portes s'ouvrent devant le n°6, signe que je suis bien à mon étage. Maintenant, il s'agit de trouver mes clefs qui font une petite balade dans mon sac, entre vieux mouchoirs, livres, stylos, portable, etc...

             Ouverture de porte, odeur de soupe que mes narines imbibent et reconnaissent tout de suite. J'apprécie -très simplement mais particulièrement - quand je rentre de mes cours et que la faim se fait ressentir, qu'un bon ptit repas soit prêt... Voilà une des joies de la colocation. Ce soir honneur à la Belgique, dont Lionel est originaire, il nous fait découvrir une recette de sa mère, le gratin de pâtes aux choux servie avec une soupe confectionnée par Raphaëlle. Repas fameux suivi de débat sur la politique et autre, je me rend bien compte par là que je ne connais qu'une partie infime d'un grand gros savoir.

             Il y a eu des soirs plus tristes, d'autres plus drôles, d'autres plus simples ou plus télé... Ce soir c'était questionnement, remise en cause, comprendre la marche du monde et le refaire. Enfin bon, c'est tout de même une chose sympathique que de vivre avec des personnes que l'on apprend à connaitre. On découvre alors des individus avec un regard nouveau, il faut apprendre à partager, échanger, apprendre à apprendre.

              Aprés toutes ces discussions tergiversées une envie de sunday nous prend, et nous eveille l'estomac car tout le monde sait que le sunday se languit de son supplément caramel. Prise d'ascenseur, rue traversée et débarquement au McDo. Le constat est qu'à minuit, il est rempli des êtres laissés sur la bande d'arrêt d'urgence de la société. Pas fière, d'avoir mis nos pieds dans ce lieu aprés tout ce qui s'est dit, mais bon se laisse avoir par l'envie du sunday!

               A la fin de ce genre de soirée, je perds l'envie de dormir, car je ne veux pas que ce qui vient de s'allumer en moi ne s'éteigne avec mes rêves et mes peurs. Car certains pensent que le réveil s'endort dans un long sommeil.

    mathilde



  • Commentaires

    1
    Mercredi 8 Mars 2006 à 13:44
    Allo
    C'est extra ! Je suis capable de te lire pendant que tu es dans le métro de Paris, tandis que moi, je prends mon petit déjeuner, au Québec.
    2
    Scaree Gee-Oh!
    Mercredi 8 Mars 2006 à 14:18
    Tu peux m'aider
    Attends Tu-Peux-M'aider? Elle est super-flippante. J'savais pas qu'elle alimentait les rats. Datz her problem, à la limite... Mais c'est qui? Une artiste, ou une secte personne ? Hasta la prochaine RATP rama! XXG
    3
    mathilde
    Lundi 27 Mars 2006 à 14:30
    marcimerci
    A vous de voir qui c'est, ce que c'est, qu'est-ce qu'elle fait?! C'est le mystère...
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